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Tristan & Iseut de Bayreuth � Monsegur

 
Tristan & Iseut de Bayreuth à Monsegur Content : La légende de Tristan
L'histoire de Tristan : essai de reconstruction
La légende et l'histoire
Le Tristran de Béroul
Le Tristan de Thomas
Le Tristan de Gottfried von Strassburg
L'Ur Tristan
Le Tristan und Isolde de Richard Wagner
Concours de chant des Isolde (Mild und Leise / Liebestod / Tristan & Iseut / Richard Wagner)
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L'histoire de Tristan : essai de reconstruction

 

          L’histoire de Tristan et Iseut pourrait se reconstruire ainsi :

          D’abord une sorte d’introduction qui, dans le Tristran de Thomas, donne le “la” à l’ensemble de l’oeuvre. Elle traite de l’enfance de Tristan et de la présentation au roi Marc du jeune orphelin dépouillé de ses biens.

          Une deuxième séquence présente Iseut, précisant les rapports entre elle-même et Tristan avant qu’ils n’absorbent la potion d’amour.

          Dans un premier tableau, le géant Morhot vient en Cornouailles se faire remettre le tribut de jeunes gens que ce pays doit à l’Irlande. Tristan défie Morhot et le tue en combat singulier ; un éclat de la lame de l’épée de Tristan reste toutefois incrusté dans le crâne du géant. Tristan est, lui-même, blessé et sa blessure s’infecte dangereusement. Nul ne le peut soigner. On le dépose dans une embarcation sans voiles, selon la tradition funéraire des Celtes, et on l’abandonne aux courants.

          La nef dérive jusqu’aux rivages de l’Irlande. Tristan qui se dit ménestrel et cache son identité sous un nom d’emprunt, se voit guéri par les breuvages magiques de la Reine Iseut, soeur de Morhot, assistée de sa fille Iseut la Blonde. Tristan quitte ses bienfaitrices sans avoir révélé son identité ni parlé de Morhot et regagne les Cornouailles.

          Le deuxième tableau décrit l’accueil réservé par les gens de Cornouailles à Tristan que l’on croyait à jamais perdu. Marc veut en faire son héritier malgré la jalousie des barons de la Cour qui pressent le Roi de prendre épouse. Entre Tristan et Iseut, il n’y a, à l’heure présente, rien qui, de près ou de loin, ressemble à l’amour.

          Un jour, une hirondelle laisse choir quelques cheveux d’or sur la manche du Roi. Tristanévoque la beauté d’Iseut la Blonde et s’embarque officiellement pour l’Irlande sur un vaisseau magnifiquement paré afin de demander la main de la Princesse blonde pour le roi Marc.

          Un dragon dévaste le pays : le Roi promet sa fille à qui tuera le monstre. Tristan trucide la bête et lui coupe la langue en guise de preuve ; mais la langue empoisonnée terrasse, à son tour, le héros qui tombe près des lieux du combat. La reine Iseut et sa fille Iseut la Blonde trouvent Tristan mourant, le ramènent au palais et le guérissent pendant que le Sénéchal qui voudrait bien épouser Iseut, trouve le dragon mort, lui coupe la tête et exige sa récompense : la main de la Princesse.

          Un jour, alors que Tristan est nu dans son bain, Iseut remarque la lame ébréchée de son épée et pense à l’éclat de métal trouvé dans le crâne de son oncle. Reconnaissant l’identité de l’homme qu’elle a soigné, et bien que gênée par sa “douce féminité”, elle tente de poignarder Tristan qui parvient à la calmer en lui rappelant que c’est lui qui a tué le dragon et peut donc, seul, empêcher que ce poltron de Sénéchal ne l’épouse ; il lui suffira de présenter la langue du dragon et de réclamer son dû : la main d’Iseut pour le roi Marc.

          Tristan et Iseut font voile vers les Cornouailles en joyeux équipage, quand frappe le destin. La reine Iseut a préparé un philtre d’amour à l’usage du roi Marc et de la princesse sa fille, breuvage qu’elle a confié à la suivante Brengain. Tristan et Iseut, assoiffés en cours de traversée, le boiront par mégarde.

          Le troisième mouvement - coeur du récit de Béroul - traite de l’amour de Tristan et Iseut et des mille et une ruses dont ils usent pour celer cet amour au roi Marc qui finira par les découvrir ensemble.

          Tandis que l’on conduit Tristan au bûcher, Marc offre Iseut à une bande de lépreux lubriques qui en feront leur bien commun. Tristan parvient à s’échapper, délivre Iseut et tous deux s’enfuient dans la forêt de Morois, où, traqués, ils vivront pendant trois ans dans un bien solitaire exil, jusqu’au jour où le roi Marc découvre les amants endormis, séparés par l’épée de Tristan, lame nue. Marc accepte cela comme preuve de leur innocence et se retire, laissant un gant comme marque de sa visite.

          Si dure est la vie dans la forêt que Tristan ramène Iseut à la Cour de Marc avant de prendre lui-même le chemin d’un nouvel exil. Le Roi accepte de reprendre Iseut qui, devant les barons assemblés, doit jurer de son innocence sur les saintes reliques et tenir dans la main le fer porté au rouge.

          Le final nous conte la mort de Tristan et Iseut. Tristan, là-bas en Bretagne, épouse une autre Iseut : Yseut aux Blanches Mains. En portant secours au frère de celle-ci, Kaherdin, Tristan reçoit une blessure mortelle que seule Iseut la Blonde pourrait guérir, comme elle l’a déjà fait. Marc la laisse généreusement partir. Tristan, sur la falaise, attend désespérément la voile blanche qui lui ramène le salut et l’amour mais, dans son délire, il ne peut que croire les dires d’Yseut aux Blanches Mains qui l’assure que la voile est noire. Tristan n’a plus qu’à mourir. Iseut la Blonde arrive et tombe sans vie sur le corps de son ami. Marc les ensevelit ensemble.

          Telle est l’histoire de Tristan et Iseut.

 




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