Mon cher grand puriste,
« Nom d’un pompon bleu ! s’écria le commandant Goussart, ces faces de citron se fichent de nous … »
Vous vous plaignez de ce que nos hommes jurent, mon distingué puriste. Et voilà que je tombe sur des lignes écrites par une demoiselle de la meilleure plume et qui met ces brillantes apostrophes entre les lèvres d’un manieur d’hommes du meilleur monde. Vous allez tressaillir, je le sens bien, et penser sèchement que, sans être philologue de profession, un mot est un mot et qu’il dit bien ce qu’il veut dire. Moi je crois que la pomme de l’arbre de la conscience c’est peut-être un mot arraché à Eve avant qu’il ne soit complètement mûr. Qu’en dites-vous, mon bel ami ? Vous allez trouver que je verse dans l’histoire biblique. Mais si un mot est un mot, une femme est une femme et je sais votre peu d’estime pour les harengères dignes de ce nom.
Votre petite philologue
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