Mon beau Titus,
Je me sens indignées lorsque je relis ces lignes écrites il y a quelques mois par l’une de nos jolies bourgeoises :
« Quand je vois des petites mariées, minces, jolies, sveltes, délicates même, courir les hôpitaux pour y faire un stage, leur dévouement m’apparaît noble et touchant. Quand j’apprends que ces mêmes héroïnes redoutent comme le feu les soucis de la maternité…, elles ne m’inspirent plus aucune admiration. »
La maternité entraîne avec elle la résignation conjugale et la résistance aux dangereuses sollicitations, c’est vrai.
Mais enfin, mon ami, imagine-ton Bérénice ou Phèdre dans le rôle de mères de famille ? Ne servent-elles pas à éduquer les enfants des héroïnes de la maternité ? Remplirait-on la salle du Théâtre Français, consommation faite de leurs amours ? La dame veut laisser aux jeunes et aux moins jeunes filles le soin de toute la « part active » qui doit aider un mouvement national et aux femmes le soin de donner de beaux enfants à leur pays.
Vous m’avez pourtant assurée que les plus femmes des deux ne sont pas celles qu’on pense. Je vous crois donc assurément.
Votre caillette, votre snobinette
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