Mon fier indépendant,
C’est Vigny qui disait, n’est-ce pas, que la vie d’un homme n’est qu’une pensée de jeunesse réalisée dans l’âge mûr. Mais qu’est-ce qu’une pensée de jeunesse chez un jeune garçon sinon le désir le plus secret et le plus violent de sa maman ? Voyez ce qu’écrit la maman de Brindosier :
« Oh ! Il me semble qu’il est encore si près de moi, le temps où je tenais le cher bébé dans mes bras, où je le nourrissais de mon lait, puisque j’ai eu ce bonheur. Souvent, je l’élevais en l’air le plus haut que je pouvais, et cela le faisait beaucoup rire. L ‘aviation n’était pas encore inventée ; peut-être lui ai-je donné un avant-goût, avec ce jeu qu’il affectionnait tant… »
J’en arrive à me demander, mon bel indépendant, si nous, femmes, ne portons pas la plus lourde des responsabilités lorsqu’éclate une guerre.
Votre inquiète
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