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Partez pas comme �a Grand-P�re ou Le temps des Idoles

 
Partez pas comme ça Grand-Père ou Le temps des Idoles Content : Epopée évolutionniste discontinue
Préface (amovible ou postiche)
Musique
L’exposition
Musique
Mon beau chevalier
Mon Bel Epistolier
Ma petite squaw
Mon beau Centaure
Mon automobiliste chéri
Belle amie
Ma tendre raisonneuse
Très cher
Ma Dame
Aigle de ma pensée
Mon Egérie
Mon grand chéri
Belle
Mon bel Educateur
Belle comtesse
Chéri
Mon bel officier
Mon Arc en Ciel
Mon colonel adoré
Ma belle géomètre
Mon éloigné
Mon Paladin
Ma belle infirmière
Mon Aimée
Votre héroïne ... mitigée
Mon fier indépendant
Infidèle hirondelle
Mon beau Titus
Ma belle cantinière
Mon adoré
Votre étoile du soir
Mon cher grand puriste
Mon bel Augereau
Ma belle courageuse
Indignée également
Belle enfant
Votre Phoebus
Mon seul philosophe
Ma petite raisonneuse
Mon seul philosophe
Ma Douce Réfléchie
musique
L'intrigue
Le dénouement
postface
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french
german


Mon Egérie

 

Mon Egérie,

Votre dernière lettre sur les « aviateurs » a piqué mon orgueil de terrestre. Ne mélangeons pas vessies et lanternes, je vous prie, mon aimée. Je sais qu’il faudrait que l’on rendit à la profession des armes d’infanterie un peu de son ancien prestige avec un brin de ce panache dont il semble qu’on ait fait depuis quelques années un léger marché. Ce qu’il faudrait avant tout, c’est que l’on évitât de condamner trop tôt, d’un mot, les « vieilles moustaches » (je ne parle pas pour moi, mon ange) en insistant lourdement sur leurs défauts, sans prôner leurs qualités. Trop longtemps au service de la nation, le troupier deviendrait, paraît-il ivrogne et paresseux. Et la bravoure, le dévouement, la discipline, qu’en fait-on ?

Et bien, j’affirme, dussent les modernistes se cabrer, que les vieux soldats avaient ce mérite - les très rares exceptions confirment la règle - d’être des modèles se de vertu militaire ! C’est avec eux que j’ai fait mes premières armes et il faut leur rendre cette justice qu’ils étaient plus faciles à commander que la masse un peu turbulente de leurs enfants amenés par le contingent de cette année par exemple. Ce n’étaient point des saints, je le sais bien. Ils ne prétendaient l’être, je le sais aussi. La cantinière se laissait serrer de près; ça n’est pas qu’elle avait de beaux yeux (elles ont rarement de beaux yeux) mais elle savait la mesure, en cachette de l’adjudant - major. Je me suis amusé, autrefois, dans un moment d’ennui, à feuilleter les historiques de nos régiments et, croyez bien, qu’à chaque page j’ai rencontré le récit de véritables héroïsmes, dignes de l'Épopée ; à tel point qu’il faudrait en faire le bréviaire des jeunes soldats, pour leur montrer ce qu’étaient, en vérité, les « anciens » si désinvoltement traités de mercenaires ou de prétoriens.

 A l’histoire de votre aviateur, fait écho, celle du brigadier Gardebled, des cuirassiers d la garde qui, rapportant sa main droite tranchés net par le sabre d’un hussard allemand, dit en la regardant piteusement : « Ce qui m’emb… , c’est qu’il faudra maintenant, qu’on me fasse mes cigarettes. »

J’en passe, il y en a trop de cette même bourre. Ces hommes qui faisaient profession de tout ce qui a exalté notre race à travers les siècles, la belle humeur, l’insouciance, l’endurance, le mépris du danger allaient au feu en chantant et tombaient en souriant. Que ceux qui les accusent de s’être parfois grisés de vin n’oublient pas que plus souvent, ils se grisèrent de gloire. Vos aviateurs étaient encore au biberon…

                                                                                                          Délicatement vôtre

 




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