Le caustique François Jouve, Majoral du Félibrige, consacre à la célèbre chanteuse dans le numéro de mars 1947 de la revue provençale ‘Fe’, quelques pages ‘palpitantes d’intérêt’ .
En 1895, Frédéric Mistral présidait la table d’hôte à l’établissement thermal de Montmirail, dans la jolie cité de Vaqueiras/Vacqueyras, patrie du troubadour Raimbaut. Il avait invité Rosa Bordas à partager cette présidence qui en faisait le point de mire de tous les convives. A la fin du repas, Rosa fut invitée à se faire entendre. Elle chanta, d’abord, la Marseillaise, puis la Pologne. Mistral, d’humeur taquine, sachant l’auditoire très divisé sur le plan politique, demanda à la Bordas les couplets de La Canaille . Immédiatement, l’œil en feu, d’une voix formidable, elle attaqua le premier couplet et alla jusqu’au bout, à l’extrême confusion des uns, à la grande joie des autres.
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