Jeudi 11 février - Entendu de la bouche d'un jeune prof de philo : " Je n'ai manqué qu'une seule fois, cette année. La pensée du Président Mao me soutient ! ". Est-ce parce que, selon son médecin, le Président Mao ne se lave pas les dents qu'il rince avec du thé (et donc qu'il a vertes), qu'il dort sur une planche, qu'il est multimillionnaire, qu'il reçoit ses subordonnés au lit, nu comme un ver, qu'il apprécie les gardes mâles appelés à le masser, qu'il aime les cigarettes américaines, qu'il préfère le pot de chambre au siège des toilettes, qu'il veut planter une aiguille " dans le cul du Président Kroutchev " qui, lui, préfère le siège des toilettes, qu'il estime que la copulation prolonge la vie, tel le roi Salomon et ses 3000 concubines ou le Saint Roi David et ses jeunes Sunamites ou le prophète Mohamed et son harem, et cela en dépit d'un testicule non descendu (comme le premier Adolf venu) ou de flatteuses appréciations de deux Présidents de la République Française qui voient en lui " un humaniste " ou " un phare de la pensée humaine " ; ou ne s'agit-il là que d'une paisible concurrence aux exploits de la saga stalinienne du sexe et des chefs de la police secrète enlevant de nuit les filles de l'élite du Kremlin à l'insu des officielles épouses peaufinant leurs jalouses recettes de tomates farcies ou de confitures de groseilles entre deux séances de manucure, fort à l'abri des ragots de l'histoire ?
Samedi 3 avril - Un scout aux cuisses velues fait tourner ses bras sémaphores pour frayer le passage à un autobus qui recule étroitement entre deux rangées de voitures dans la rue Charles Gounod - qu'on salue au passage.
Vendredi 23 avril - Hier à Bagatelle, sur la touche, invité, j'assiste à la rencontre rugby à quinze “Agros” contre “Taupins”. A cause de la chaleur orageuse, les supportrices des deux équipes, jeunes filles que l'été a trop échauffées, aèrent leurs cuisses - qu'elles ont belles - si haut que ...
Aujourd'hui, Madame Ladouce, accompagnée de Monsieur Ragotin, son " sugar-daddy " en la circonstance, va récupérer des livres chez un parent avant de prendre le train pour St-Sulpice où elle passera le week-end auprès de son père, " un bon gros " qui lit Bouddha et le Coran. " Je m'emmerde en province ", grogne-t-elle, " mais il faut bien aller voir la famille ".
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