Vendredi 19 juin - Dans le 32, direction La Muette, une voix apeurée, aux accents semi-familiers, me fait me retourner sur un complet bleu sentant le neuf et flottant sur des fesses démodées. Le geignard demande la “peurmission” de descendre en raison des embouteillages. C'est La Praline qui parvient à quitter l'autobus puis se met aussitôt à trottiner, jambes arquées, serviette lui tirant le bras, comme voûté par le poids de son “agreugation de grammaire”. M. La Praline avait autrefois terminé " un livre original intitulé La Locomotive Marie-Louise, débuts de notre ami dans la littérature enfantine ", soulignait la critique transportée.
Jeudi 10 septembre - Mini-rentrée au lycée Papi. Discours pessimiste d'un proviseur miné par l'inquiétude. Madame Le Fenil annonce qu'elle est nommée au collège de Navarre : le ciel est gris, tout triste (quan té tournarè beré aro qué t'eï quitat ?).
Lundi 14 septembre - Une jolie fille en pantalons, qui me demande quelque renseignement, provoque l'immédiat écartèlement de dépit de Ragotin.
Juliette Le Fenil se plaint que les hommes du collège de Navarre sont moins séduisants que leurs collègues du lycée Papi.
Vu Gargilesse, agent d'intendance, juste marié au cours de l'été et dont le père s'occupe de l'équipe de rugby d'Issoire : mon Gargilesse à moi s'occupe plutôt de football.
Sur les murs de l'Etablissement hier matin, le “Nouvel Ordre” annonce : " pour un œil, le deuxième ; pour une dent, toute la gueule ! ". Fin de la vision monoculaire ?
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